Avez-vous noté comme le mot vieillesse est connoté négativement dans nos sociétés occidentales ? Entre le désagréable et l'indécent. Et bien évidemment, les femmes sont plus touchées que les hommes. Ainsi, les kiosques à journaux regorgent de magazines féminins dispensant des conseils en tous genres pour rester jeune, éviter les pattes d’oie, garder la pêche ou encore avoir une vie sexuelle endiablée.
Pourtant n’est-ce pas la seule vraie égalité entre les êtres humains que celle de vieillir et plus tard de mourir ? Que l’on s’appelle Beyoncé ou Madame Schmoll, au fil des années, la peau se détend, les cheveux blanchissent, les rides apparaissent, le corps se transforme, la fatigue se fait plus présente, plus vite. C’est tout simplement le cycle de la vie.
C’est aussi une transformation psychologique qui s’opère. Ces changements nous rappellent que nous ne sommes pas figés dans notre identité et que nous avons une multitude de facettes qui se révèlent tout au long de notre existence. Car les ressources sollicitées à 20 ans ne sont pas les mêmes à 50 ou 70 ans. Maturité, expérience, sagesse, ne se construisent-elles pas, ne se renforcent-elles pas, année après année ?
L’adage populaire dit « On ne peut pas être et avoir été ». Et si nous étions encore « plus », encore « mieux ». Si nous étions la somme des vécus et des expériences qui nous enrichissent ?
Comme beaucoup, j’ai moi-même été confrontée à ce changement et aux interrogations qu’il entraine. Suis-je toujours aussi désirable ? Oserai-je me déshabiller devant un homme ? Ai-je suffisamment d’énergie pour me lancer dans une nouvelle entreprise ? Va-t-on vouloir me recruter ? Toutes ces questions, si elles ne trouvent pas de réponse, rendent frileux et empêchent d’avancer ou de se lancer.
Accepter de vieillir, c’est vivre sereinement, en accord avec soi.
S’il s’agit de faire le deuil de sa jeunesse pour entrer dans une nouvelle étape il n’est pas non plus de fatalité. A nous de faire en sorte que les années qui s’annoncent soient riches et lumineuses.
Plutôt que de lutter éperdument contre l’inéluctable, pourquoi ne pas accepter cette vie qui se vit en nous et qui nous transforme ? Refuser de vieillir c’est vouloir croire que nous sommes éternels. Mais quoi que nous fassions, botoxé ou pas, nous allons vers cet immense point d’interrogation qu’est la mort.
Alors comment vivre sereinement notre avancée en âge ?
Il ne s’agit pas renoncer mais de faire preuve d’adaptabilité, de souplesse, de lâcher-prise.
La curiosité intellectuelle, l’exercice physique, une alimentation saine, ne permettent pas de rester jeune (ne croyez pas ceux qui cherchent à vous le faire croire et vous vendent leurs conseils et leurs produits à prix d’or). En revanche, ils sont indispensables à un bon équilibre physique et mental. Sur le plan physique, faire fonctionner ses articulations, avoir une alimentation qui favorise la structure osseuse, pratiquer une activité sportive sont nécessaires, particulièrement chez les femmes en période de ménopause. Sur le plan mental, développer sa mémoire, apprendre, s'émerveiller, transmettre favorisent la plasticité du cerveau.
Prenons le vieillissement comme un cadeau plutôt que comme une peine, au moins par décence pour ceux qui n’ont ou n’auront pas cette chance. Et célébrons la vie !
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