Avez-vous déjà eu cette impression d’avoir la tête prête à exploser ? Entre embouteillages, klaxons, voisinage peu scrupuleux, conversations téléphoniques intrusives, nous sommes immergés dans un amas de sons désordonnés, souvent inutiles, parfois agressifs, rarement amicaux !
Nos oreilles ne sont pas épargnées et notre mental non plus. Pour nombre d’entre nous, aucun espoir que cela s’arrête lorsque nous arrivons au bureau. Si les open spaces ont permis de faciliter la communication entre les collaborateurs, ils apportent aussi leurs lots de stress sonore et il est compliqué de trouver la concentration dont nous avons parfois besoin. Selon l’enquête JNA (journée Nationale de l’Audition) -IFOP datant de 2018, “le bruit est susceptible d’avoir des répercussions sur la qualité du travail de 72 % des actifs, ce qui se traduit par une lenteur et/ou une difficulté de concentration”.
Il y a quelques années, Gloria Mark, chercheuse à l’université de Californie, a mené une étude où l’on apprend que la concentration des salariés sur une tâche est en moyenne de 11 minutes (avant d’être interrompus par une autre tâche ou un événement). Par la suite ils auront besoin d’environ 25 minutes pour retrouver leur concentration. Je vous laisse juger de notre efficacité sur une journée. Et lorsque nous ne subissons pas le bruit, nous le cherchons : télévision en toile de fond, casque audio vissé aux oreilles, à croire que nous avons peur du silence.
Dans cette cacophonie ambiante, un instinct de survie nous pousse alors à appuyer sur Stop et à tenter de nous isoler. Instinct bénéfique puisque le silence aurait des effets positifs sur notre santé. Une étude menée en 2013 met en lumière le fait que des souris exposées à 2 heures de silence par jour ont développé de nouvelles cellules dans leur hippocampe, région du cerveau dédiée notamment à la mémoire, aux apprentissages et aux émotions.
Les neurosciences l’affirment, le silence est primordial pour notre santé mentale et notre concentration. Et oui, car lorsque notre cerveau est sollicité il fabrique du glucose et donc des détritus sous formes de protéines. L'accumulation de ces toxines nuit à son fonctionnement. Comme notre corps est bien fait, le liquide céphalo-rachidien se charge d’éliminer ces toxines. Et devinez quoi ? Le calme favorise cette élimination. Si l’on ajoute à cela que l’on estime que 3 % des décès cardiaques par maladie ischémique seraient dus au bruit, ça vaut le coup de prendre quelques mesures !
N'allons pas jusqu’à nous enfermer dans une chambre anéchoïque au risque de devenir fous, mais sachons nous accorder des moments de reconnexion à soi et à ce que j’appelle les bruits élémentaires ou le silence de la vie. Apprendre à écouter ce qui nous échappe et qui pourtant est fondamental : le frémissement du vent dans les feuilles, le clapotis de la pluie, le chant des oiseaux, ou même les battements de votre cœur. Il s’agit d’identifier les sons qui vous apaisent et vous font du bien. A chacun son moment : si certains d’entre nous ont l’immense chance d’avoir un espace de relaxation sur leur lieu de travail, pour d’autres ça sera peut-être au chaud dans leur lit avant de vous lever, devant un bon petit-déjeuner, dans la rue à certains moments de la journée, dans un parc, le soir avant de s’endormir... Vous pouvez aussi pratiquer quelques instants de méditation, de cohérence cardiaque ou de Sophrologie.
Un petit shoot de silence de temps à autre, ça fait du bien et cette addiction est recommandée par l’OMS alors aucune raison de s’abstenir. Blaise Pascal n’a-t-il pas écrit que Tout le malheur des hommes vient d’un simple fait : ils ne savent s’asseoir tranquillement ? Alors faisons notre bonheur.
Pour me contacter : marienoellemesnier.coach@gmail.com
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