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Se déconnecter pour mieux se re-connecter

Dernière mise à jour : 6 nov. 2020



De retour de congés, nombre d’entre nous vont reprendre une activité normale. Certains n’ont peut être d’ailleurs jamais arrêté : pieds au bord d’une piscine bleu azur, 1ers Spritz en terrasse, chapeaux de soleil sur la plage ou photos de familles parfaites, grâce à Instagram ou Facebook nous savons tout de nos vacances respectives. Ou presque car évidemment aucune faiblesse n’est permise dans l’univers impitoyable du Post, nous conférant ainsi une vie parfaite et enviable.

A la rentrée, l’on poursuit en publiant l’image de nos chers bambins fiers comme Artaban, prêts à affronter une nouvelle année scolaire, la photo de nos pieds (oui encore eux) dans notre rame de métro préférée sur le chemin du boulot, notre bobine de dos, de face et de profil, tout juste sortie de chez le coiffeur (un plaisir bien mérité après l’agression du soleil et du sel en Martinique ou à Zanzibar !). Et puis l’ont reprend la lecture des news sur Linkedin en quête d’une information que l’on aurait manquée pendant nos vacances, un peu de Twitter par-ci, un peu d’Instagram par-là, bref la vie ! 

Cette connexion digitale, au-delà de l’intérêt qu’elle peut parfois représenter, est, pour beaucoup, devenue un réflexe. Nous consultons les réseaux sociaux comme l’on mâcherait mécaniquement un chewing-gum. Peut-être vient-elle remplir une peur du vide générée par une société où tout doit aller (très) vite, où s’ennuyer n’est (définitivement) pas acceptable, où l’on développe un sentiment de non-appartenance voire d’exclusion si l’on n’est pas dans le « moule digital ».

L'article 55 de la loi du 8 août 2016 dite « loi Travail » a introduit un droit à la déconnexion c’est à dire celui de ne pas être connecté aux outils numériques professionnels (téléphone portable, emails, etc.) en dehors des horaires de travail : congés, temps de repos, week-end, soirée, etc.

Ce droit à la déconnexion dans l’univers professionnel ne devrait-il pas être un Devoir dans notre vie de tous les jours? Devoir envers nous tout d’abord mais aussi envers les autres ?

Se déconnecter du digital c’est mieux se « re »-connecter à soi et au monde qui nous entoure. Se reconnecter à soi et à l’autre; aux autres. Combien de moments précieux nous échappent, le nez collé sur notre écran de mobile, tout occupés que nous sommes à liker, twitter ou snaper ? Combien d’instants irrécupérables manquons nous avec celui ou celle qui partage notre vie, avec nos amis ou avec nous-même ? A force de chercher LA photo idéale, n’en oublie-t-on pas les sensations que l’on éprouve devant un merveilleux coucher de soleil ?

Loin de moi l’idée de prôner une vie sans réseaux sociaux, sans internet, sans mails et sans téléphone. Je serais moi-même bien incapable de couper le cordon qui me relie à ma petite communauté de connus et d’inconnus. Mais il faut sans doute passer de l’indispensable au nécessaire. De ce que nous subissons, à ce que nous choisissons.

Le 1er janvier n'ayant pas l’apanage des bonnes résolutions , je vous fais part des miennes pour cette rentrée :

-      Suppression des notifications Facebook et autres réseaux sociaux sur mon téléphone,

-      Je ressors ma montre qui s’ennuie depuis des mois dans le fond d’un tiroir, cela m’évitera de prendre mon mobile pour consulter l’heure.

Jusqu’ici tout va bien, je devrais pouvoir y arriver… Allez hop, plus difficile :

-      J’arrête de regarder la dernière saison de Black Mirror et autres séries avec Facebook en toile de fond qui me fait perdre le fil de l’intrigue. Ou était-ce l’inverse ?

-      Je choisis les heures auxquelles je veux me connecter plutôt que de me laisser guider par des réflexes inexplicables…

Je vous laisse trouver les vôtres.

Et vive la vie (la vraie) !




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